1723 et 1725 Inondations en Agde B i e n v e n u e sur cette page d'histoire de l'Hérault !

1723 et 1725 - Inondations du fleuve Hérault en Agde

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La ville d'Agde frappée
Sur le fleuve Hérault

Rappelons qu'Agde fut fondée au VIIe siècle avant JC. par des marchands grecs venus de Phocée en Asie mineure. Ils découvrirent lors de leurs prospections vers l'Atlantique ce débouché deltaïque de l'Hérault sur la Méditerrannée. Delta composé alors de 3 branches, ils occupèrent le nord de l'îlot central constitué sur un socle basaltique dominé par le Mont St-Loup, moignon d'un ancien volcan, qu'ils baptisèrent Agathé Nésos. La ville connut un essor marchand favorisé par les marins-marchands qui y fondèrent des entrepôts. Le port étant naturellement abrité dans le fleuve Hérault.
Au IXe siècle de notre ère, l'activité de la ville portuaire s'établissait entre les 3 paroisses St-André, St-Sever et St-Étienne siège de l'évêque depuis le Ve siècle.
Le problème majeur des Agathois fut de maintenir la liaison terrestre entre leur cité portuaire et les bourgades voisines de Béziers, Marseillan, Vias et Pézenas. Le pont de pierre érigé fut emporté en 1206 puis en 1317 et 1505 par les inondations de l'Hérault que nous baptisons aujourd'hui "épisodes cévenoles". Pour assurer le passage, les consuls décidèrent de le doubler par un pont de bateaux qui lui-même fut emporté en 1723 puis 1725 puis le 9 vendémiaire an IV.
Dans les documents mis à notre dispositions par les AD 34, nous trouvons deux Pour mémoires rédigé par messire Olivet, curé, de la paroisse St-Sever.

Le 1er octobre 1723, arriva une grande inondation que le pont de bois de la ville sur la rivière Héraud (sic) fut emporté sur les dix heures un quart de la nuit. Plusieurs barques tant tartanes que du canal furent emportées par les eaux dans la mer. Desquelles une seule tartane richement chargée, sur laquelle était une femme d'un patron de canal, étrangère, enceinte de 8 mois .
Quelques autres barques de canal périrent dans la mer, les autres ayant été arrétées à la palissade où sur les bords de la rivière du côté de Notre-Dame du Grau. Le lendemain samedy sur les huit heures du matin, le débordement de la rivière fut si grand que l'eau entra dans la ville par toutes les portes qui sont sur la dite rivière et innonda la grande rue et toutes les rues de la basse ville jusqu'à l'hospital. Le vin fut renversé dans les caves, l'huile répendu (sic) dans les magasins tant dans la ville qu'en dehors de la ville et on estime la perte des marchands ou de la ville à un million de livres.
La maison presbytérale de St-Sever fut aussi innondée de plus de 4 pans* d'eau et l'église même jusqu'à la chapelle du St-Esprit ce qui m'obligea de consommer les hosties. Il n'y a point de mémoire d'une si grande innondation.

Le six novembre 1725, sur les quatre heures du matin il survint une si grande inondation, quatorze barques tant tartanes que du canal dont il y en avait trois de Gênes furent emportées vers la mer dont quatre ont péri sur la palissade, six ont été emportées vers l'Espagne dont on en a trouvées deux à Palamos et les autres furent arrétées du côté du Grau de Vias et du côté de Notre Dame. L'eau entra jusqu'à dans près de la muraille de l'église et occupait la plus grande partie de la cour et dans les membres bas de la maison prébystériale. La perte de la ville et des marchands a été considérable.

La canne, une unité de mesure provinciale, d'une longueur comparable à la toise. Elle ne se divisa pas en six pieds comme cette dernière, mais en huit empans ou pans, puis en huit ou en neuf pouces. Le pan de Carcassonne valant 223 mm et celui de Toulouse 224 mm.


Sources :
https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1960_num_72_50_6328
et
https://www.persee.fr/doc/dam_0184-1068_1981_num_4_1_901?pageid=t1_29
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Créé - Created on 1.12.2020
Mise à jour - Revised on 12.01.2021